Intervention dans le cadre de demandes d'explications adressées le 3 février 2022 (à l'initiative de M. Bertin Mampaka Mankamba et de Mme Zoé Genot) à la secrétaire d'État bruxelloise chargée du Logement, concernant les immeubles inoccupés en Région bruxelloise. Pour lire le compte-rendu intégral des échanges, cliquez sur ce lien.
Comme mes collègues, j'ai lu avec beaucoup d'attention les publications de décembre dernier relatives aux résultats de l'étude sur les logements vides, une étude réalisée par des chercheurs de l'ULB et de la VUB sur l'initiative du gouvernement. Je salue au passage votre volonté, Mme la secrétaire d'État, de résoudre le problème de la vacance immobilière, qui est un frein au droit au logement.
Nous avons donc pu lire que l'inoccupation concernerait 10.000 bâtiments, ce qui représenterait entre 17.000 et 26.400 logements, et qu'il fallait mener des enquêtes plus ciblées pour confirmer et affiner ces premiers résultats. M. le président, vous venez d'annoncer que la présentation de ladite étude aurait prochainement lieu en commission, ce qui répond à ma première question.
J'entends que cette étude est l'un des outils dont se dote le gouvernement pour lutter contre les logements vides. D'autres dispositifs, comme le droit de gestion publique, sont en cours de révision dans le cadre d'une modification du Code bruxellois du logement. Pouvez-vous déjà faire le point sur les discussions menées à ce propos et nous présenter la manière dont son utilisation sera simplifiée ? Que donnent les consultations auprès des institutions ?
J'en viens à la dernière partie de mes questions qui concerne plus largement la stratégie du gouvernement bruxellois en matière de logement. En effet, la question des logements inoccupés est intimement liée à celle des bureaux vides, des habitudes de travail, ainsi qu'aux évolutions démographiques. Ces facteurs doivent être nécessairement conjugués pour élaborer une politique du logement cohérente et efficace, permettre le respect du droit au logement et offrir une solution aux dizaines de milliers de ménages en attente d'un logement social.
Le taux de vacance des espaces de bureaux est estimé à 7,7 % à l'échelle de la Région. Il atteint même 10 % dans certains quartiers décentralisés. L'intérêt de redoubler d'efforts dans les reconversions est encore plus manifeste face à la pérennisation du télétravail, au moins sous une forme hybride. Le gouvernement entend-il établir un parallèle entre les actions contre les logements inoccupés, d'une part, et une politique de reconversion accrue, d'autre part ?
Plus généralement, les nouvelles tendances dans l'organisation du travail et le ralentissement de la croissance démographique ont-ils incité le gouvernement à recalibrer sa planification urbanistique et à l'orienter, notamment, vers une réduction des nouvelles constructions ? Il s'agit d'un enjeu environnemental et de biodiversité, lui aussi intimement lié aux autres questions.