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La brûlante question des émissions indirectes de gaz à effet de serre

Question orale adressée le 5 juillet 2023 au Ministre bruxellois de l'Environnement concernant la validation d'un instrument mesurant les émissions indirectes de gaz à effet de serre de la Région bruxelloise. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

Monsieur le Ministre, vous avez récemment annoncé l’adoption par le gouvernement bruxellois d’une méthode de calcul permettant de mesurer l’empreinte climatique globale de la Région. Concrètement, l’outil élaboré par Bruxelles Environnement permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre produites hors du territoire régional, autrement dit les émissions indirectes qui découlent de la consommation de biens et de produits sur le territoire bruxellois.


La mise au point de cet instrument était une étape rendue nécessaire par votre ordonnance « Climat », que notre Parlement a adoptée plus tôt dans cette législature. Conformément à cette ordonnance, la réduction des émissions indirectes doit atteindre une trajectoire comparable à celle des émissions directes à l’horizon 2050.


Ce n’est clairement pas une mince affaire lorsqu’on connaît l’incidence sur le climat des émissions indirectes dans notre Région. En effet, il ressort des premiers résultats livrés par cet instrument de mesure que ces émissions indirectes sont huit à dix fois supérieures à nos émissions directes. Ce résultat n’est pas très surprenant : notre économie étant essentiellement tertiaire, il est logique que nous importions la majorité des biens consommés à Bruxelles, et donc également leur incidence sur le climat. Mais, grâce à ces premières données, nous pouvons mieux réaliser l’énorme tâche qu’il nous reste à accomplir.


Lorsqu’on évoque la politique climatique bruxelloise, on pense naturellement à la réduction du trafic motorisé et à la rénovation du bâti, deux objectifs indispensables. Néanmoins, nous devrions traiter avec le même degré d’importance la pollution dont nous sommes responsables par les produits que nous importons. Car je le répète, l'incidence des émissions indirectes sur le climat est jusqu’à dix fois supérieure à celle des émissions directes.


Selon le dernier rapport d’évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les politiques actuellement menées dans le monde nous exposent à une hausse de la température de 3,2 degrés. Nous avons aujourd’hui une petite idée des cataclysmes environnementaux qui se succéderont si cette hausse se confirme. S’il est certain que chaque dixième de degré compte, il va également sans dire que nous avons accumulé énormément de retard en la matière, en Région bruxelloise également.


L’adoption d’un instrument de calcul est donc une première étape vers la réduction des émissions indirectes, mais il reste évidemment le vrai travail, c’est-à-dire la réduction effective et drastique de ces émissions. Je répète également que l’ordonnance « Climat » impose à la Région de faire suivre aux émissions indirectes la même trajectoire que celle des émissions directes, à savoir une diminution à l’horizon 2050 de l’ordre de 90 % par rapport à 2005.


L’ordonnance « Climat » imposait à Bruxelles Environnement de proposer au gouvernement, au plus tard pour le 1er janvier 2023, un cadre méthodologique de réduction des émissions indirectes de gaz à effet de serre. Outre l'élaboration de cet instrument de mesure, qui ne constitue qu’une première étape, quel est le cadre de réduction envisagé pour atteindre l’objectif fixé ?


Cet outil de calcul a-t-il déjà été utilisé pour mesurer, voire classer l’efficacité des mesures éventuellement déjà appliquées ou prévues par le gouvernement contre ces émissions indirectes, notamment dans le cadre du plan air-climat-énergie et de la stratégie Shifting Economy ?

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