Question orale adressée à Alain Maron, membre du Collège réuni de la Cocom, concernant l'accueil des personnes sans chez-soi accompagnées d'animaux. Pour lire la réponse, cliquez sur ce lien.
Le sans-abrisme contraint une partie de la population à vivre dans des conditions tout simplement contraires à la dignité humaine. L’augmentation de ce phénomène, comme en attestent notamment les dénombrements réalisés par l’organisation Bruss’help, est terriblement préoccupante.
En lien avec les données de l’Institut bruxellois de statistique et d'analyse, qui nous informent que près d’un Bruxellois sur trois vit sous le seuil de risque de pauvreté, ce phénomène doit nous forcer à changer les causes sociales et économiques qui contraignent tant de personnes à une vie de détresse.
J’aimerais cependant vous interroger plus précisément sur la prise en charge d’une catégorie particulière de personnes sans chez-soi. Je parle de celles qui vivent une double peine du fait qu’elles possèdent un compagnon à quatre pattes. En effet, les centres d’hébergement refusent l’accueil aux personnes sans chez-soi accompagnées de leur chien. Forte de ce constat, la Fondation Prince Laurent mettait en œuvre son plan froid dès 2010, permettant ainsi d’accueillir les personnes sans chez-soi, ainsi que leur chien, dans des modules de chantier aménagés et chauffés.
Si la situation n’était évidemment pas idéale, elle donnait au moins à ces personnes l’accès à un endroit chaud où passer la nuit. En 2020, ce plan froid a cependant dû être abandonné en raison de la crise sanitaire. Depuis, le projet n’a pu être relancé, car le gouvernement bruxellois et le Collège réuni ne souhaitaient plus soutenir un projet d’hébergement éphémère.
Je reconnais les efforts consentis par les pouvoirs publics dans leur politique contre le sans-abrisme, notamment par le dégagement de budgets conséquents et la mise en œuvre de politiques telles que le Housing First. Il n’en reste pas moins qu’il n’existe, à ma connaissance, toujours pas de solution pour les personnes sans abri accompagnées d’animaux.
En décembre 2021, je vous interrogeais déjà sur la situation particulière de ce public. En réponse, vous m’indiquiez que le New Samusocial réfléchissait à la possibilité d’accueillir les personnes sans abri accompagnées de leur chien dans le bâtiment du boulevard Poincaré, dont la rénovation devait se terminer au début de l’année 2022.
La rénovation étant désormais clôturée, le centre peut accueillir jusqu’à 300 personnes, de jour comme de nuit. Sauf erreur de ma part, l’accueil concerne toutefois uniquement des hommes seuls, donc non accompagnés.
Pouvez-vous confirmer que le centre d'accueil d'urgence du boulevard Poincaré n'accueille pas les personnes accompagnées de leur chien, contrairement à ce qui était initialement envisagé ?
Le cas échéant, pouvez-vous préciser la position du Collège réuni concernant le soutien à la possibilité d'hébergement éphémère qu'offrait le plan froid de la Fondation Prince Laurent ?
Pouvez-vous présenter un état des lieux des solutions d'hébergement qui existent ou qui sont en réflexion en faveur des personnes sans abri possédant un compagnon à quatre pattes ?