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Réfugiés ukrainiens : leur « séjour de survie » dans le centre d'accueil d'urgence bruxellois !

Demande d'explications adressée le 7 juillet 2022 au Collège de la Commission communautaire commune (Cocom) concernant la situation préoccupante des réfugiés ukrainiens au centre d'accueil d'urgence Ariane. Pour lire l'intégralité des échanges, cliquez sur ce lien.

Une personne réfugiée accompagnée de son chien devant le centre Ariane à Woluwé-Saint-Lambert

À la mi-juin, la presse a fait état de la situation pour le moins problématique que vivent les réfugiés ukrainiens dans le centre d’accueil d’urgence Ariane, géré par la Croix-Rouge, à Woluwe-Saint-Lambert. Je cite la chaîne BX1, qui a indiqué que ce qui aurait dû être un passage de quelques jours s’est transformé en « séjour de survie ».


En effet, sur les 825 personnes logées, 450 étaient alors en attente d’une place dans un lieu d’hébergement depuis près d’un mois. Il s’agit de plus de la moitié des personnes hébergées dans ce centre.


Or, ce centre de transit n’est absolument pas adapté à l’hébergement de personnes, ni à moyen ni à long termes et, à l’heure de rédiger cette question, il n’y aurait pas de volonté d’améliorer structurellement la situation.


La direction de ce centre de la Croix-Rouge flamande n’a pas autorisé la presse à entrer dans le bâtiment, mais les nombreux retours que j’ai reçus de la part de citoyennes bénévoles en contact avec les réfugiés permettent de se rendre compte de sérieux manquements. Par exemple, le centre n’assurerait pas de suivi médical des personnes âgées ou en situation de maladie chronique. Les réfugiés ayant besoin d’une alimentation adaptée n’y auraient pas accès. Malgré la présence de mineurs non accompagnés et de personnes sujettes à des troubles mentaux, il n’y aurait pas non plus d’assistance sociale. La plupart des résidents dormiraient sur des lits de camps militaires. Le centre manquerait par ailleurs de matériel, mais en raison du refus des dons décidé par la direction, les réfugiés seraient contraints de réceptionner à l’extérieur du site, donc en cachette, des fournitures aussi essentielles que des couvertures, des vêtements ou des protections hygiéniques.


En outre, étant donné que de nombreux réfugiés sont contraints de résider pendant plusieurs semaines dans un centre d’urgence, ils sont privés du droit à l’aide sociale du CPAS, puisqu’ils n’ont pas la possibilité de se domicilier dans le centre.


Il m’a également été rapporté que les résidents ressentent un climat d’insécurité et que certains auraient même été menacés d’expulsion du centre. Cette menace aurait été mise à exécution à au moins une reprise, puisque, selon plusieurs témoignages concordants que j’ai reçus, une famille comptant plusieurs enfants et des animaux aurait été mise à la rue pour non-respect du règlement d’ordre intérieur.


Ce problème local d’un accueil dont la vocation transitoire est largement dépassée est évidemment lié à la question des solutions d’hébergement davantage pérennes.


Nous pourrions penser que le trop long séjour de certains réfugiés dans le centre Ariane - parfois plus d’un mois - s’explique par une carence en solutions d’hébergement. Or plusieurs témoignages laissent à penser qu’il pourrait en partie s’agir d’un dysfonctionnement dans le système d'appairage. En effet, selon plusieurs messages publiés sur les réseaux sociaux et des retours émanant de citoyennes bénévoles, un certain nombre de citoyens expriment auprès de leur commune le souhait d’héberger des réfugiés, mais ne reçoivent pas de réponse pendant des semaines.


Avez-vous été informé des conditions de logement et de soins des réfugiés ukrainiens au centre Ariane de Woluwe-Saint-Lambert ?


Votre cabinet est-il en contact avec le directeur du centre de la Croix-Rouge ? Dans l'affirmative, quelle est sa position face aux informations préoccupantes rapportées par la presse et par des citoyennes bénévoles ?


Avez-vous pu vous rendre sur place pour vous rendre compte de la situation et échanger directement avec les réfugiés ?


Quelle est l’implication de la Cocom et des autres niveaux de pouvoir dans la vérification du correct octroi des places d’hébergement ?


Pourriez-vous nous informer du suivi, par notre niveau de pouvoir ou d'autres, des personnes qui quittent ce centre d’accueil d’urgence ?


Enfin, pouvez-vous faire le point sur la politique d’accueil structurée telle que présentée par le gouvernement bruxellois à la mi-juin ? Le système d’accueil d’urgence est-il maintenu sous sa forme actuelle ou s’intègre-t-il dans des solutions d’hébergement collectives modulaires et individuelles ?

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