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Scandale des 2671 veaux en errance en Méditerranée : Bruxelles doit agir contre ces transports !

Le calvaire vécu par près de 2700 bovins sur deux cargos en Méditerranée est une piqûre de rappel sur l'enfer que constitue le transport d'animaux sur de longues distances. De tels scandales médiatiques doivent forcer les décideurs à revoir drastiquement la réglementation en vigueur. C’est l’objet d’une proposition de résolution que j'ai déposée au Parlement bruxellois, pour demander que la Région prenne position au sein de l’Union européenne.

Le 18 décembre dernier, deux cargos de bétail quittent l’Espagne à destination de la Turquie : le Karim Allah et l’Elbeik. À leur bord se trouvent respectivement 895 veaux âgés de 7 à 8 mois, et 1776 autres jeunes taureaux. À leur arrivée en Turquie, les deux navires reçoivent cependant une interdiction de décharger leurs « marchandises ». En cause, une suspicion de fièvre catarrhale chez les animaux.


Il s’ensuit une cruelle et interminable errance pour les jeunes bovins à bord des deux bateaux, qui tenteront de jeter l’ancre dans plusieurs ports méditerranéens : Tripoli, Lampedusa, Alexandrie, Famagouste… À chaque fois, ils sont refoulés des différents ports auxquels ils accostent. Un calvaire maritime qui perdure pendant près de trois mois.


Peu d’informations filtrent sur l’état des animaux mais des sources évoquent des privations de nourriture sur plusieurs jours et plusieurs dizaines de veaux décédés, dont les cadavres sont jetés par-dessus bord. À l’heure d’écrire ces lignes, les bovins du Karim Allah auraient finalement été abattus, « pour rien ». Ceux de l’Elbeik seraient toujours en mer...


De tels scandales concernant le transport d’animaux sur de longues distances sont en fait assez fréquents. En 2019, un cargo transportant 14 600 moutons au large des côtes roumaines faisait naufrage. En 2016, une septantaine de bovins belges restaient bloqués à la frontière turque pendant 20 jours.


Le problème est d’ordre structurel. Ce type de scandales rend médiatiquement plus évidente la souffrance des animaux transportés. Mais même si, par chance, de telles catastrophes ne se produisent pas, les animaux sont toujours soumis à des jours de transport durant lesquels ils sont entassés les uns contre les autres. S’ils ne meurent pas pendant le voyage, ils arrivent épuisés, blessés, déshydratés… La réglementation européenne sur le transport d’animaux est à la fois très permissive et très peu respectée.


Je viens donc de déposer une proposition de résolution au Parlement bruxellois, demandant que la Région prenne position pour une révision ambitieuse du règlement européen sur le transport d’animaux. Objectif : limiter à 8 heures la durée maximale de transport d’animaux vivants, et interdire le transport d’animaux vers des pays tiers de l’UE.


Le moment du dépôt d’un tel texte est opportun. La Commission européenne s’est engagée à revoir ce règlement, et une commission d’enquête du Parlement européen est justement en cours sur ce sujet. Tous les acteurs semblent convenir du fait que le bien-être animal n’est pas respecté pendant les transports. C’est donc le moment pour les États membres de se positionner en faveur de changements significatifs.


Le texte de la proposition


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